Sauvages - Nathalie Bernard

Ahhh ! je l'attendais ce roman haletant sur la condition des indiens du Canada. Pourtant j'en sors mitigée. J'vous explique.

De quoi ça parle ?

Jonas, alias numéro cinq est enfermé au pensionnat du Bois-vert au Canada, un de ces endroits sordides qui ont existé jusqu'en 1996. Leur mission : tuer l'indien dans l'enfant, supprimer toute trace de cette culture indienne qui déplaisait aux blancs. Mais Jonas n'a plus que quelques jours à tenir avant d'avoir 16 ans et de pouvoir retrouver sa liberté. A moins que les choses se précipitent jusque là.

★★★★☆

Et c'est bien ? 

Le roman est divisé en deux parties. La première, intitulé Dedans évoque les derniers mois qu'il reste à Jonas à survivre au sein du pensionnat. Dans ce lieu, les prêtres et les sœurs qui gardent les enfants se croient tout permis: la violence et la souffrance sont omniprésents. Ce pensionnat tient plutôt lieu de prison pour ces indiens que la société rejette au cœur d'une forêt, bien décidée à leur anéantir toute culture indienne. Ces faits réels, historiques sont parfaitement restitués par Nathalie Bernard. Certains passages sont d'une extrême dureté, à nos retourner le cœur. Une bonne ambiance donc!

Cependant, je regrette les premiers chapitres: ils ne m'ont pas emportés. Peut-être parce que Jonas, enfant solitaire, essayait de survivre, éloigné des autres, et que le récit nous enfermait dans sa bulle. L'importance de ses souvenirs et de son attachement à la nature est très présent à ce moment là. Et j'ai regretté cette linéarité du récit, qui rend Jonas taciturne. En même temps, avec tout ce qu'il a vécu, ça se comprend. ( Dans la même veine, j'avais lu Celle qui venait des plaines, de Charlotte Bousquet, qui m'a transporté davantage)

Là où le récit devient intéressant, et m'a raccroché au wagon, c'est lorsque tout s'accélère. Un événement va précipiter le départ de Jonas du pensionnat. Celui-ci va décider de s'enfuir, malgré les quelques jours qui lui restent à tenir. C'en est trop. La deuxième partie commence alors Dehors, et évoque la fuite de Jonas dans la forêt, à la merci de la nature et poursuivi par des chasseurs et leur chien. Une évasion haletante et effrénée où il devra faire face à tous les dangers.

C'est pas fini, car l'autrice évoque surtout dans ce livre, les conditions de vies et d'enfermement de ces enfants, arrachés à leur famille. C'est un beau livre bien documenté traitant d'un sujet peu évoqué car beaucoup ignore que ces pensionnats ont existé jusqu'en 1996. Ce qui est très récent. Pour cela, chapeau Nathalie Bernard. Mais attention, rien d'indigeste, tout est parfaitement romancé, la lecture agréable et n'a rien d'un documentaire.

Malgré une petite déception en début de lecture - peut-être avais-je trop d'attente - ce livre est , émouvant, touchant, en un mot formidable. ( je lui donne quand même 4 étoiles)

Sauvages - Nathalie Bernard

Thierry Magnier

A partir de 14 ans

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J'en profite pour évoquer la lecture du précédent livre de Nathalie Bernard: 7 jours pour survivre.  La question des pensionnats d'indien au Canada y est brièvement évoquée et est donc tout à fait en lien avec Sauvages.

De quoi ça parle ?

Nita est une adolescente amérindienne, passionnée de photographie qui se fait kidnapper à Montréal. Perdue dans l'immensité d'une forêt à la merci d'un ravisseur qui l'enferme dans une cabane, elle devra faire face seule à ses pires angoisses. En parallèle, les enquêteurs cherchent des réponses mais les indices sont rares et une course contre la montre s'engage.

★★★☆☆

Et c'est bien ? 

Ce livre est un thriller. Pas du tout ma tasse de thé habituellement, mais ayant entendu, partout autour de moi, des éloges à son propos, je l'ai lu. Et dévoré.
L'histoire est rapide, s'étend sur 7 jours, et nous rend addict quant à l'issue des événements. Ça m'a plu. J'étais fascinée par cette histoire.

Pourtant, c'est effrayant. Ce qui arrive à cette jeune fille enlevée et enfermée dans une cabane au milieu de nulle part. Se demandant d'abord qui l'a enlevé et pourquoi, elle se retrouve vite à vouloir s'enfuir. Mais très vite elle s'aperçoit que le froid, les animaux et son ravisseur ne lui faciliteront pas la tâche. Tout se déroule à un rythme fou, la tension est grandissante, tant du côté de la petite Nita pour qui on tremble de froid et d'effroi, que du côté des enquêteurs qui tentent tout pour la retrouver le plus rapidement possible. Bien sûr, on a envie de leur crier : "Mais elle est là ! Dépéchez-vous. Vous êtes pas si loin" mais vous vous en doutez, ma petite voix n'a aucune répercussion sur le fil du récit. C'est presque une torture de lire cette enquête qui bouge si lentement alors que Nita est en train de vivre le pire entre les mains d'un fou à quelques km d'eux. Habillement construit, le roman se démarque par ses scènes réalistes, dures parfois, qui distillent peu à peu les indices à nos yeux humides de lecteurs. On espère avec les enquêteurs. Et surtout on admire le courage de Nita, qui tout du long ne baisse pas les bras.

En résumé, un thriller glaçant qui se lit d'une traite, et qui dénonce le racisme pour ces jeunes amérindiennes torturées. A découvrir !

Sept jours pour survivre, de Nathalie Bernard

Editeur: Thierry Magnier

à partir de 13 ans