Un si petit oiseau - Marie Pavlenko

Le lama a adoré "Je suis ton soleil". C'est avec une grande joie que j'ai donc lu et dévoré le nouveau roman de Marie Pavlenko.

De quoi ça parle ? 

Abigail est victime d'un terrible accident, qui lui coute une amputation du bras. Désormais, sa vie stagne. Elle redoute le regard des gens, le présent, l'avenir. Un jour, elle décide de se couper les cheveux pour passer à autre chose, elle croise alors Aurèle, un ami d'enfance... Parfois les hasards font bien les choses...

C'est bien ? 

★★★★☆

Le livre commence par un choc : cet accident qui nous prend aux tripes, et qui arrive sans crier gare. Pour l’héroïne, Abi, il cause la perte d'un bras, qui va tout changer. Abi va apprendre à vivre sans, à faire face au regard des gens. Elle rejette ses amis d'avant qui la regarde avec pitié, dégoût, qui ne l'a comprenne pas. Ce roman c'est celui d'un combat, le combat d'Abi qui va tout faire pour ne pas sombrer, pour accepter de vivre avec un membre en moins, et pour réussir à vivre avec, ou sans.

Un si petit oiseau c'est donc Abigail, cet oiseau qui tente de prendre son envol, mais aussi une ribambelle de personnages qui vont l'aider. Sa mère qui se sent coupable d'avoir été dans la voiture avec elle qui la couve comme une mère oiseau, son père qui prend cet accident avec humour et recul pour ne pas sombrer, sa petite sœur qui jalouse l'attention portée à Abi à son détriment depuis l'accident, sa tante complétement loufoque qui s'est donné pour mission de sortir avec un handicapé pour lui montrer qu'on peut avoir toujours autant de sex appeal avec un bras en moins, Aurèle, un ami d'enfance qui traine de plus en plus avec elle, lui montre les oiseaux lors de longues journées dans le parc. Heureusement qu'ils sont là car Abi doute, ne veut plus rien faire de sa vie.

Oui il y a des larmes, mais aussi des éclats de rire. Car ce livre est poignant mais pas larmoyant. C'est la vie, l'adolescence, il y a des coups durs, des batailles, des handicaps, mais il montre que la vie est belle et qu'avec un peu d'amour et de courage, on peut s'en sortir. Il faut apprécier chaque seconde donnée.

Malgré les grandes qualités indéniables de ce roman, je n'ai pas retrouvé le même humour et la même gouaille que dans Je suis ton soleil. On est dans une histoire plus lancinante, qui glisse comme une vague avec douceur, et certaines longueurs. La vague a fini par m'emporter mais après une centaine de pages. Le début m'a laissé sans surprise, dans une espèce de nostalgie lente. Aussi, je n'ai pas compris le changement de point de vue entre l'omniscience et les pensées du journal d'Abi à chaque chapitre, je trouve qu'il n'y a pas d’intérêt à ce changement. Une petite déception au début qui s'est peu à peu effacée face à la résurgence d'Abi qui se fait avec beaucoup d'humour.

Mais c'est un beau roman tout de même, on ne peut qu'être touché et bouleversé par cette histoire de nouveau départ, de handicap abordé d'un nouveau point de vue. Et la fin est absolument réussie ! 

Un très beau texte !

Un si petit oiseau - Marie Pavlenko
Flammarion (352 pages)
Dès 13 ans

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