L'estrange malaventure de Mirella - Flore Vesco

Flore Vesco - L'estrange malaventure de Mirella
Ecole des loisirs (216 pages)
Dès 12 ans

★★★★

De quoi ça parle ? 

Vous connaissez le joueur de flûte de Hamelin ? Qui avec sa flûte ensorcelle les rats du village pour les noyer dans la rivière ? Puis fait la même chose avec les enfants ? Oubliez tout ça. Et rejoignez Mirella, porteuse d'eau dans le village assombri par la peste et les rats.

C'est bien ?

Flore Vesco frappe fort (encore une fois). Cette fois-ci elle s'attaque à un conte bien connu, celui du joueur de flûte de Hamelin. Vous pensiez le connaitre par cœur ? Que nenni. C'est céans à travers l'histoire de Mirella que nous voyageons dans le Moyen-âge de la peste, avec ses mendiants, ses lépreux, ses porteurs d'eau et une invasion de rat. (forcément dirais-je).

Là où l'autrice fait fort, c'est qu'elle rédige son histoire envoûtante en un mélange de vieux français et de langue contemporaine. Malgré certains mots fort inconnus, le texte est d'une grande lisibilité et glisse sur les pages. Un écriture inventive pourvue d'une maîtrise de la narration. Bien joué !
Attention néanmoins à ne pas se laisser déborder par la langue quitte à oublier l'histoire. En effet, le début est en effet lent, car il faut entrer dans cet univers et l'appréhender mais très vite, le petit bourg d'Hamelin nous ouvre ses portes et on se retrouve enfermé avec Mirella.

Porteuse d'eau, elle distribue de l'eau à chaque porte du village. D'autres enfants comme elle, sont réquisitionnés mais la jeune fille est mise à l'écart, ses cheveux roux y seraient-ils pour quelque chose ? "Sorcière" entend-t-elle prononcer à son passage. Lorsque les rats envahissent Hamelin, laissaient derrière eux des cadavres morts de la peste, c'est la panique, chacun s'enferme chez eux sans en sortir. Un étrange homme noir murmurant à l’oreille de morts apparaît mais Mirella est la seule à le voir, et un joueur de flûte providentiel fait son entrée dans le village, aussi. Mais ne serait-il pas qu'un simple arriviste ? 

On est dans une ambiance moyenâgeuse assez sombre et éprouvante mais qui est ponctuée de touches d'humour, de portraits délicats, de situations bien pensées, et d'une fin qui redonne le sourire. Entre l'histoire, le conte, le fantastique, on en prend plein nos ouailles. Et si à cela se rajoute une pointe de féminisme, c'est banco.

Flore Vesco conte à merveille, et elle réussit une fois de plus à nous séduire!

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