J'ai tué un homme / Charlotte Erlinh

Ce que j'aime dans la rentrée littéraire, c'est faire de belles découvertes, aller vers des livres vers lesquels je n'irais pas forcément pour qu'ils me surprennent et avoir de gros coup de cœur. Ce livre-ci m'a marqué et répond à deux de ces critères. Par son sujet et son exploitation. Rentrée littéraire 2019, c'est parti !

J'ai tué un homme, Charlotte Erlinh
Actes sud (128 pages) Dès 14 ans

★★★☆☆

De quoi ça parle ?

Arthur, un collégien passionné d’histoire se prend pour Germaine Berton, une militante anarchiste ayant existé il y a 100 ans. Le garçon est hospitalisé pour cause d’épisode délirant. Surmenage scolaire, pic de stress ou trouble plus grave ? Qu’arrive-t-il à Arthur, qui ne reconnaît plus les siens ni le monde qui l’entoure ? Parents, professeurs, camarades de classe, médecins, tous s’interrogent.

C'est bien ?

J'ai tué un homme, c'est le premier que j'ai lu de la rentrée, il y a plusieurs mois, ça tombe bien que ce soit celui qui sorte en premier, mais il m'a marqué. Déjà, on retient le titre, obligé ! C'est à la fois un roman de vie, un thriller, une enquête et un récit à plusieurs voix: mère, père, prof, camarades... qui s'interrogent sur le mystère Arthur. Ce roman bouleverse. En très peu de pages.

L'histoire commence par un interrogatoire. Un jeune qui a commis un crime ? Oui mais Arthur avoue tout, de manière glaçante. D'ailleurs il parle de lui au féminin, il est fier de son meurtre, il le décrit comme un fait historique. Réalité ? Ou mensonge ?
Petit à petit on s'interroge. Arthur est hospitalisé et chacun apporte son opinion sur ce garçon qui se prend pour quelqu'un d'autre, sur ses brusques changements de personnalités, ce garçon qui perd pied. Le roman choral est peuplé de personnalités qui gravitent autour d'Arthur: Sa mère est inquiète pour son fils qui s'enferme, ne vit que pour sa passion, l'histoire. Son père, en colère de voir cette folie. Ses camarades de classe qui se posent des questions.

Un roman qui parle d'adolescence, de questionnements, et de schizophrénie. C'est le genre de roman qui vous laisse un peu démuni, mal à l'aise. On en pense quoi ? On prend ça comme une histoire à haute tension psychologique ou comme un fait de société ? L'autrice aborde la maladie de manière foudroyante, par le point de vue d'une famille, d'amis et d'infirmiers mais aussi par ce garçon qui ne se rend pas vraiment compte de ce qui se joue autour de lui. Il chute, se relève et continue à vivre, les gens autour de lui aussi. Un roman à méditer.


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