Parée pour percer - Angie Thomas
Nathan ( 491 pages)
Dès 13 ans
★★★☆☆
Bienvenue dans la vie de Bri, adolescente de 16 ans, qui vit dans un quartier pauvre où sévit les gangs (références à The Hate you give,
1er roman de l'autrice, un incontournable sur la violence policière aux
Etats-Unis), entre une mère qui vient de perdre son emploi, un frère
qui en cherche désespérément un et la drogue et le racisme qui leur
tournent autour. Ouais, pas joyeux joyeux tout ça. Bri veut rapper,
comme son père. Pas simple de se faire un nom quand on est une femme
noire. Et pourtant, le talent elle l'a. Elle va tout donner pour percer
dans ce milieu: bien s'entourer, savoir s'exprimer, tout déchirer... Ce
roman ce sont les objectifs de vie de Bri, son rapport à la musique mais
aussi à sa vie, car tout est lié.
C'est bien ?
C'est un roman qui prend
son temps, qui nous embarque dans des sentiments, des envies, des
destinées. L'autrice nous dévoile, pas à pas, les envies de Bri, son talent pour le rap, ses besoins de musique, de chanter, d'écrire... C'est assez lent. Évidemment, les intrigues s’enchaînent : battles, harcèlement, crushs du moment, drogues et gang... On est dans une Amérique de quartier, qui essaye de s'en sortir par le pouvoir de la musique, de la célébrité et de réussir à vivre ses rêves. Mais on reste dans un rythme assez lancinant. Bri va avoir de la chance, car autour d'elle ce n'est pas évident de survivre: violence gratuite, gang, racisme... Il suffit d'un petit coup de pouce, d'une rencontre, et de talent (quand même) et Bri va réussir à s'imposer par son art. C'est un beau roman qui dresse un portrait d'un groupe d'amis, d'une famille, aux prises avec l'enfer que leur fait subir la société. On a envie de s'indigner et on est happé par les caractères forts de ces personnages que met en scène l'autrice.
Le gros point positif, c'est la façon dont l'auteur écrit les paroles des chansons de rap de Bri. On sent tout de suite qu'elle rappe elle-même, il y a un flow, une rythmique qu'on ressent juste en lisant le texte, presque on entendrait rapper. Les textes sont brillants et engagés et font tout le récit. L'autrice nous dévoile, pas à pas, les angoisses, la peur, les questionnements de Bri, si bien qu'on s'y attache énormément. Elle devient le porte parole d'une génération, se bat pour ses idées. elle va devoir se battre également pour s'imposer car c'est une fille, noire, qu'on veut chercher à contrôler. On veut lui écrire ses textes, l'empêcher de rapper par exemple. Bri a du caractère et ne va pas se laisser faire. D'ailleurs, la dernière phrase du texte va vraiment dans ce sens et résume bien le roman à elle seule.
Un beau roman engagé avec lequel on passe un très bon moment mais j'ai n'ai pas eu les poils et les frissons que j'ai eu à la lecture de The Hate You give, je l'ai trouvé moins fort. Un beau portrait de femme cependant, mais moins prenant.
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