Home Sweet Home - Zeniter, Alice / Philias Antoine

Home Sweet Home -  Zeniter, Alice / Philias Antoine
Ecole des loisirs (300 pages)
Dès 13 ans

★★★★★ 

De quoi ça parle ?

Cleveland, 2008. La crise des subprimes, crise financière aux Etats-Unis, a eu raison de nombreuses familles, endettées. Des jeunes de ces familles choisissent de se mettre en retrait pour vivre leur propre vie, sans adultes en squattant un lycée abandonné.

C'est bien ? 

Il se dégage une douceur amère de ce roman. Ces gosses qui tentent de survivre avec trois fois rien dans les couloirs déserts et froids d'un lycée, ça fait réfléchir. Anna et Elijah, sont les deux voix qui dominent dans ce récit alternant les pensées de plusieurs ados. L'une issue d'une famille d’émigrants polonais, l'autre issu d'un milieu bourgeois. Ils racontent ce qu'ils ont vécu en cette fin d'année 2008.

La crise des subprimes c'est l'endettement de milliers de familles à partir de 2007, qui laisse des quartiers entiers désertés, assaillis par les gangs et par ceux qui n'ont plus de toits. On parle de rêve américain, de finance, de prêts immobiliers, mais ces jeunes, eux, on d'autres choses à rêver que ce qui tourne autour de l'argent. Ils choisissent de s'isoler sans adultes, et d'apprendre à se contenter de peu. C'est  un roman de la survie : comment faire sans argent, sans nourriture, sans chauffage  ? Alors on désigne des chefs, on apprend à faire confiance, à vivre en solidarité, on se débrouille avec les moyens du bord, même s'il y a des débordements, des caractères qui se détachent, l'amour qui frappe, la police qui rôde. Oui, c'est politique mais il y a une forme de retenue, une nostalgie. De la poésie émerge des mots simples des ados.

J'ai été frappé par cette histoire qui se déroule avec nonchalance mais force. Qui nous apprend beaucoup avec peu de mots. C'est lumineux, fort et subtil à la fois, plein de justesse, sans stéréotypes.

Une belle leçon de vie et d'humanité, un message de courage et d'espoir. On ne peut qu'être séduits.

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